Il était une fois, en Allemagne, presque cinq ans après la fin de cette guerre, qui avait laissée ce pays et les êtres qui y vivaient en ruines , un champs de destruction et désolation, blessés et abimés, dans un tel chaos, qu’il fallait bien ces 5 années pour commencer à guérir ,qu’il fallait dans cette famille ,mobiliser toute la créativité et le courage, pour faire naître un nouvel élan, raviver la flamme,stimuler l’envie de continuer, de restaurer , reconstruire les corps et les âmes.
Cette famille, c’était le père, Aloïs, rentré telle une épave, à la fin de la guerre, du front russe, d’où il est revenu à pied en fuyant , en marchant la nuit et dormant le jour, enterré dans les forêts, un fantôme squelettique ,que sa femme et ses enfants n’ont pas reconnu quand il a franchi le seuil , avec dans ses poches colère, peur, ressentiment, jalousie et violence.
La mère , Maria Magdalena, nommée Leni, qui a élevée seule pendant la guerre , avec l’aide de sa belle-mère, les quatre enfants, cette mère qui a continuée l’activité du père dans l’atelier de corderie pour survivre.Elle a échangée les cordes et ficelles dans les fermes contre de la farine , lait beurre, et légumes ,elle a su , quand l’argent ne valait plus rien, en tout cas quand on ne pouvait plus obtenir de la nourriture avec l’argent, lever l’hypothèque qui pesait sur la maison et des terrains.
Cette mère , Leni, qui vivait avec ses quatre enfants et sa belle-mère en harmonie jusqu’au jour ou le mari, Alois est rentrée de la guerre.
Les quatre enfants , trois garçons et une fille entre six et onze ans que le père n’a pas vu grandir, et qui se sont serrés vers la mère pour se protéger contre l’intrus, car il était un étranger pour eux.
A partir du retour du père et dans les quatre années qui ont suivie, en même temps que le pays se reconstruisait , guérissait, telle une petite plante fripé et fragile , mais si vivace, les enfants grandissaient, le père et la mère s’apprivoisaient, guérissaient lentement , avec beaucoup de rechutes, irritations,et la colère du père qui restait sous-jacente du à son impuissance dans le domaine très privé de son couple.
Le pays allait aussi de mieux en mieux , il y eut le « miracle économique, Wirtschaftswunder, qui commença à partir de la réforme monétaire, en 1948, le plan Marshall ,l’Excellence industrielle et l’Économie Sociale du Marché, instauré par Ludwig Erhard, ministre de l’économie sous le chancelier Conrad Adenauer.
C’est dans ce climat d’essor vers une guérison, la réussite et l’aisance qu’arriva un autre petit miracle, c’est la venue d’un cinquième enfant. Conçu le 21. juin 1949 , trois jours avant la nouvelle lune par une chaude nuit d’été , cet enfant comblait de joie le père Alois, il retrouva sa confiance en lui, enfin il allait voir grandir un de ses enfants, et de surcroit c’était une fille.
La mère, Leni était moins enthousiaste, le plus jeune des enfants, Peter, avait onze ans et elle croyait avoir fini avec les bébés.
L’enfant vint au monde le 21 mars1950 à 21 heures à la maison,Leni était assisté pour accoucher par sa propre sœur. Gretel, qui était sage-femme.Ils nommèrent l’enfant Gertrud Helene , en l’honneur de la sœur du père qui était nonne.
Le père, fou de joie appelait sa fille Trésor du cœur. L enfant était au centre de toutes les attentions, bien que d’une nature rêveuse et solitaire ,son premier mot prononcé à 1 an fut « Bode »ce qui signifie « » par terre », car elle en avait assez d’être porté sur les bras.
Le père allait de mieux en mieux, à l’image du pays et de son entreprise , il trouvait le temps de faire partie d’une troupe de théâtre, il chantait de l’opérette, jouait de la mandoline, toute la famille chantait beaucoup et chacun jouait d’un instrument. ( Bei mir da bist du scheen/ Moskauer Nächte )
Dans ce climat protecteur l’enfant grandissait au fil des saisons goutées et savourées, les années s’égrainaient.Quand elle avait six ans un autre miracle se produisit : la naissance d’un sixième enfant, une petite fille , une sœur, Andrea.Maintenant ce fut elle le centre de toutes les attentions, un petit ange doux et blond. Gertrud aussi était fascinée, bien qu’elle ressentit de la jalousie. elle se sentait un peu hors jeu car les grands frères et sœur avaient des amoureux et amoureuses et la petite sœur était un bébé avec qui elle ne pouvait pas encore partager grand chose.
Gertrud décida de rejoindre le camps des grands et onze ans après elle quitta cette famille, heureuse et curieuse de tout ce que la vie pouvait révéler.