Archives mensuelles : février 2014

Gueule de loup et corbeaux noirs

Il était une fois une source une origine oubliée effacée dans la mémoire des ancêtres
Il était une fois un ruisseau originaire de cette source qui devint une rivière puis un fleuve
Un fleuve gigantesque qui parcourait une terre immense
Le peuple du fleuve avait vécu sur ses rives des temps incommensurables
Les ancêtres de l’eau et de la terre avaient oublié l’origine du fleuve parce qu’il était grand dans le temps et l’espace
La source l’origine s’était perdue

La Déesse-mère « la terre » n’en finissait pas de s’étendre pour accueillir en son sein l’étreinte de son amant « eau »
Depuis cette étreinte qui paraissait atemporelle les ancêtres vivaient dans l’enchantement de la puissance
de Déesse-mère

Ils ont vu tant d’univers se faire et se défaire par le rituel « des cycles » que le « Maître des ancêtres » célébrait à
chaque passage d’un monde à l’autre
Les ancêtres vécurent ainsi en harmonie entre « terre » et « eau » un nombre infini ‘d’ères cosmiques que le grand-fleuve traversait

Cependant seul « le Maître des ancêtres » connaissait la prophétie
voici ce que disait la prophétie

Quand les corbeaux noirs envahiraient le ciel au point de répandre une nuit épaisse sur le fleuve
Alors un grand loup avec une énorme gueule arriverait des profondeurs constellées et engloutirait le fleuve
pour étancher sa soif
La Déesse-mère perdra sa puissance et les ancêtres l’enchantement
Et les descendants devront attendre le départ du grand loup

Pierre

L’aigle

Si j’étais un oiseau…….

Sentir le vent sous les ailes, la pluie,

le regard frise l’infini,

s’élever au dessus des nuages

Vision totale , globale et chaque détail aussi,

contempler forêts , clairières , champs , montagnes , rivières , lacs , villes et villages,

et avec la puissance d’un mouvement d’aile

prendre la direction en toute liberté ,

fendre l’air , virer , planer , piquer , ascensionner

danser avec les éléments ,

et avec un bruissement d’aile ébourriffée

pouvoir se poser

là , ou rien n’obstrue le regard ,

en participant à la magie

de la vie.

,

à ma grand-mère

Maman vous a hébergés plusieurs années dans sa maison toi grand-mère,grand-père,oncle Henri,tante Joséphine et Emile mon cousin.
Puis,maman s’est mariée et a vendu sa maison.
Alors,tu lui a demandé de te prêter de l’argent afin de pouvoir acheter à ton tour une maison pour votre retraite.
Cette nouvelle maison achetée,tu l’as mise au nom de l’oncle Henri.
Ta préférence depuis toujours.
La somme empruntée n’a jamais été remboursée et sur votre testament maman a été oubliée.
Aujourd’hui elle nous a quittés avec ses ressentiments et je vous ai pardonné récemment.
Moi,Marie-thérèse petite fille de Rose déclare réconcilier Marie-dolorès ma mère avec Rose ma grand-mère maternelle.

Je fais cela en pleine conscience et avec amour.
Je lève à présent sur toute la lignée des hommes toutes les dettes qui ont été faites.
Je lève une fois pour toutes,toutes les dettes qui ont été faites et ainsi de fait sur toute la lignée des femmes.

Grand-mère Rose a cessé son activité à l’âge de soixante-treize ans et deux ans plus tard elle décédait.
Elle a travaillé jusqu’à épuisement tout comme ma mère et moi-même également.
Ma fille Sandie dans cette fidélité de femmes dures à la tâche est entrain de s’épuiser…

Grand-père Emile était un artiste et travaillait quand bon lui semblait.

Je me souhaite ainsi qu’à toutes mes descendances de pouvoir vivre dans l’abondance,l’harmonie et la richesse.

Marie-thérèse

La coquille d’oeuf et l’indien

Une jeune femme à la peau blanche comme une coquille d’œuf était assise sur une pierre. Elle attendait. Une jeune femme dont elle ne vit que le dos et la longue crinière noire passa rapidement devant elle et murmura en s‘éloignant : « je démissionne ». La jeune femme à la peau blanche comme une coquille d’œuf se leva puisqu’il fallait y aller. Elle portait un pantalon et des bottes d’équitation. De toute façon, pensa-t-elle je ne vois pas pourquoi les autres feraient les choses à notre place. Elle songea alors aux mondes passés où jadis elle avait vécu. Dans ces mondes-là on allait chercher soi-même sa monture au pré. Arrivée devant les fils barbelés, elle écarta sans peine deux d’entre eux et se glissa entre les deux fils pour entrer dans le pré. Un corbeau noir perché sur un arbre s’envola pour ne plus jamais revenir en direction des marais. Arrivée à l’autre extrémité du pré, elle dû à nouveau écarter deux fils de fer barbelés pour se glisser dans un second pré. Un vautour perché sur un piquet laissa tomber ses yeux morts sur elle. Elle songea alors à la chance qu’elle avait eu d’avoir appris , depuis toute petite, à écarter les fils de fer barbelés afin de se glisser dans les prés parsemés de pâquerettes blanches et de coucous jaunes. Quand j’étais petite lui racontait sa mère, je faisais comme toi, je me sauvais dans les prés et je déchirai ma blouse en passant les barbelés. Les accros faisaient un grand L dans le dos et en rentrant je recevais en prime une grande claque dans la gueule puis je restais tout le reste de l’année avec ma blouse reprisée. Laissant à sa mère et sa grand-mère la honte et la culpabilité qui se dissimulaient si mal sous les stigmates des blouses d’écolière, elle poursuivit son chemin. Elle arriva alors devant un pré rectangulaire encadré de  haies sur trois côtés seulement dont le tapis d’herbe au vert profond posé sur la terre grasse apaisa ses yeux et son esprit. Elle fronça les yeux, les chevaux se tenaient à l’autre extrémité du pré. On pourrait toujours courir pour les attraper… à moins que quelqu’un ne les rabatte vers le côté ouvert où elle  se tiendrait, bras écartés, pour leur faire barrage. Mais aurait-elle la force de les arrêter ? L’inquiétude monta en elle. Comme si les forces de la nature obéissait à son esprit, les chevaux s’étaient mis au galop et fonçaient droit sur elle. Tremblante intérieurement de peur elle se planta bras et jambes écartés devant l’ouverture du pré. Se comportant comme des oiseaux craintifs face à un épouvantail, inconscients de la puissance de leur musculature, les chevaux tracèrent une courbe devant elle et repartirent au galop à l’extrémité opposée. Il fallait recommencer. Quand les chevaux foncèrent droit sur elle pour la seconde fois, elle pensa qu’ils pouvaient la renverser comme un fétu de paille et lui passer sur le corps. Sûrement dans un autre monde, était-elle déjà tombée à la renverse sous le choc d’un taureau puissant et furieux. Elle resta bras et jambes écartés devant l’ouverture du pré. A sa grande surprise, les deux chevaux s’arrêtèrent pile, devant elle. L’un deux, avait un poitrail imposant qui lui arrivait à hauteur de visage, il avait un port altier, les cheveux attachés et des marques de peinture blanche, semblables à des éclairs, posées de chaque côté de son visage. Il ressemblait à un indien. Le second était gras et mou. Un être mou, tout aussi mou surgi on ne sait d’où lui passa le licol et l’emmena hors du pré. La jeune femme resta face à face avec l’indien qui la dominait de toute sa musculature. Bombant le torse, il avança vers elle en lui disant : « tu es déstabilisée, tu as perdu l’équilibre ». Elle sentit en effet, qu’elle était déséquilibrée et qu’il aurait facilement pu la faire tomber et  s’enfuir. Pourtant il n’en fit rien.

A son réveil, elle se demanda longtemps pourquoi.

Il n’était pas de ceux à qui on passe le licol au cou, il était trop fier pour cela, mais il n’était pas non plus de ceux qui abusent de sa force, il était trop fier pour cela.

Qui a peur du méchant loup ?

Nous sommes un groupe d’une douzaine de personnes , enfants, femmes et hommes et nous marchons dans un paysage bucolique sur des sentiers herbeux et chemins de terre.Je suis responsable de ce groupe et mon regard sur eux est celui du berger.

Le soir commence à tomber et nous devons encore traverser une petite forêt , quand nous entendons des hurlements de loups au loin. Je leur fais presser le pas d’abord , puis courir car nous sentons la présence des loups de plus en plus près. Ils nous ont senti et sont sur nos trousses , en hurlant et jappant , sombres et puissants, nous voyons leurs gueules rouges et crocs blancs énormes , déchainés de colère et affamés.

En haut d’une côte nous apercevons un château et cela nous donne des ailes.In extremis j’ouvre la lourde porte et fais passer tout le monde à l’intérieur , je ne peux pas refermer la porte car les loups sont entrés sur nos talons et il n’y a pas d’autre option que de traverser le vestibule et monter un large escalier qui se trouve devant nous. Nous constatons que , par chance, il est impossible pour les loups de monter dans l’escalier , ils sont dans le large vestibule dans une rage terrible , coincés entre la porte qui s’est refermé derrière eux et l’escalier, interdit .

Je deviens très calme et observe toute la situation avec attention. Mes yeux zooment sur la porte , la distance qu’il faudrait parcourir , j’évalue tout ce que je pourrais entreprendre pour résoudre cette situation difficile , j’envisage même de me sacrifier en traversant le territoire des loups pour ouvrir la porte pour qu’ils puissent repartir.

Je suis toujours très calme en montant marche par marche doucement avec le groupe. quand tout d’un coup , je reconnais la personne qui est à côté de moi : mon beau-frère Bernhard ,  décédé il y a dix ans.Je lui dis : « Bernhard , toi qui es mort , tu ne crains plus rien , ne pourrais-tu pas nous tirer de là ?  » — Il me sourit d’une manière très particulière et répond simplement :  » Et toi , avec ton corps de rêve , qu’est-ce que tu crains ? »

C’est là que le rêve se dissout et je me réveille dans un état de grande clarté.

.

 

Le petit chaperon doré

Le petit chaperon doré
C’était une petite fille toute menue et très timide.
Elle avait un cœur en or et des trésors d’imagination.
Pour ses 7 ans sa mère lui confectionna un chaperon mordoré ravissant
La petite fille sauta de joie quand elle le vit et l’adopta aussitôt .Elle le mettait tout le temps . Jamais un cadeau ne l’enchanta autant..
La petite Marie que l’on surnomma à présent le petit chaperon doré ne se rendit pas compte de l’effet qu’elle suscitait !
Quand elle apparaissait quelque part , elle rayonnait , on ne voyait qu’elle.
Sans s’en rendre compte ,elle qui aimait l’ombre, elle devint une lumière !
Sa mère était ravie de la transformation de Marie à ses dépens.
La mère l’envoya un après-midi chez sa grand-mère lui porter un pot de crème et des biscuits. Celle-ci était faible et ne bougeait pas de son lit depuis quelques jours.
Le petit chaperon doré fut ravie d’aller se promener dans les bois avec son joli manteau .
Cette fois ci elle était seule et n’était pas obligée de courir car sa mère marchait vite. Elle avait toujours hâte d’arriver chez Mère Grand !
Le petit Chaperon doré partit à la recherche des fraises des bois.
Elle en aperçut une et s’aventura à la poursuite d’autres et s’éloigna du chemin.
Puis se fut des boutons d’or qui l’attirèrent, elle en cueillit en pensant à sa Mère Grand.
Absorbée par sa cueillette, elle ne fit pas attention au loup qui la suivait depuis qu’elle était entrée dans le bois .
Il l’aborda d’une voie douce : Où vas-tu joli chaperon doré ?
Habituée à recevoir des compliments depuis qu’elle avait son nouveau manteau elle ne fit pas attention à lui.
Il était déçu ! en général les humains ont peur de moi se dit-il !
Il changea de tactique.
Tu n’as pas peur de te promener dans les bois toute seule ,
Le petit chaperon doré lui rétorqua interloqué :
J’ai mon chaperon doré , je ne crains rien !
Et Ou vas-tu avec ton panier ?
Je me rends chez Mère Grand qui est malade .
Ou habite –t-elle ?
A la lisière de la forêt.
Elle est au lit car malade depuis quelques jours.
Le petit chaperon doré proposa des fraises à ce loup
car, elle trouvait sa compagnie agréable.
Ce dernier pensait qu’il allait se délecter de la grand-mère et du petit chaperon doré.
Tu as bien raison de ramasser des fraises et des fleurs. As-tu vu des champignons sauvages ? et entendu les chants des oiseaux ?
Le bois est plein de surprises à qui sait l’écouter et l’observer.
Le petit chaperon doré pensa que ce vieux loup avait l’air de savoir beaucoup sur la forêt .
Elle s’arrêta pour écouter le chant d’un rossignol. Le loup lui montra des minuscules fleurs clochettes.
Elle était dans l’enchantement total et lui sous le charme de sa naïveté .
Cependant le loup n’oubliait pas son repas.
Ce n’était pas tous les jours qu’il pouvait se repaitre ainsi de chair tendre en dessert.
Il lui dit qu’il devait aller retrouver sa famille et lui dit au revoir.
Le petit chaperon doré déçu de son départ , continua sans lui sa découverte du bois.
Toutefois, la résonance du mot famille prononcé par le loup lui fit penser à sa Mère Grand et elle décida de ne pas trop s’attarder. Elle voulait écouter les oiseaux . Elle cueillit encore quelques fleurs clochettes et revint sur le chemin principal.
Depuis qu’elle portait son manteau doré, rien ne l’étonnait.
Elle arriva à la maison de Mère Grand.
Il lui sembla que tout était différent ! Le portillon du jardin était grand ouvert. Ce n’était pas dans les habitudes de sa Mère Grand. Le petit chaperon doré sur ses gardes , ramassa instinctivement une grosse branche posée à terre.
Elle entra à pas de loup dans la maison. Et à sa grande surprise elle vit le loup ficelé avec une corde sur une chaise !
Il avait l’air furieux et agitait ses membres frénétiquement. La Mère Grand le regardait de son fauteuil à bascule et de l’autre côté de la porte le petit chaperon doré aperçut le chasseur ami de sa Mère Grand, qui se frottait les mains satisfait de ce qu’il venait d’accomplir.
Le petit chaperon doré entra dans la pièce avec son arme furieuse d’arriver après la bagarre.
Déçue de trouver son ami le loup dans cette posture !
Le petit chaperon doré comprit que le loup avait voulu dévorer sa Mère Grand.
Elle en frissonna rétrospectivement et alla câliner sa Mère Grand.
Le loup honteux de lui , ne pouvait regarder le petit Chaperon .
Une fois qu’elle eut son content de baisers, elle se mit face au loup et lui fit une leçon : Monsieur le Loup vous qui m’avez appris tant de choses sur la vie de la forêt, je sais ce que vous comptiez faire de ma Mère Grand et de moi-même. Moi qui vous prenais pour un grand sage !
Je vous donne une chance de racheter votre image auprès de moi et de ma Mère Grand.
Vous avez 2 jours pour nous prouver votre repentance.
Le loup consterné savait être un beau parleur pour obtenir son repas. Autrement il était un simple carnivore.
Il craignait d’en être incapable.
La Mère Grand comprit son désarroi et lui offrit de finir au fond du puits.
Le chasseur de lui envoyer une rafle de chevrotines.
Mais le chaperon doré ne lâchait pas sa proposition. Le loup partit la queue basse réfléchir au fond des bois à son acte de contrition persuadé qu’il échouerait à cette épreuve.
Perdu dans ses pensées noires, il prit un chemin de traverse et se prit dans un piège à loup .

Si j’étais un oiseau migrateur !

Si j’étais un oiseau migrateur !
je serai un Voyageur majestueux, toujours en partance,
Un soupçon de fraicheur et un nouveau départ vers les contrées chaudes
S’annoncerait.
Des mois en Alsace ;
Des mois au Maroc ;
Des mois d’errance.
Et ainsi de suite !
Un Cycle éternel
je vais là où le temps est clément !
Partir et revenir !
Le gout du départ et celui du retour m’habitent
Inconnu et connu sont mêlés.
Peur et non peur !
Je quitte et reviens .
Mon instinct m’indique ma route, guidé par le vent ,
Je me laisse mener .
Délectation de déployer mes ailes , de sentir le vent me porter.
A l’automne , je dois quitter l’Alsace et ses toits de tuile
Des générations de cigogne noires et blanches ont toujours accompli ce rituel,
des clochers des églises alsaciennes aux terrasses des maisons marocaines.
Si j’étais un vautour
Mes plumes grises et sombres et mon aspect repoussant me banniraient J’inspire la fuite ! et la mort !
je me repais des chairs mortes et guette les êtres en décomposition.
J’erre en bande dans des lieux inaccessibles.
Je jouis de ma solitude et de l’effroi que je suscite .
Si j’étais une mouette rieuse
Quel bonheur d’alterner entre mer et air !
De plonger à la recherche de ma pitance et de m’envoler quand il me plait !
J’ai la sensation d’être libre !
La chance de rire quand il me chante !
D’un rire ensorceleur .
Si j’étais un flamant rose
Ma Grâce rosée , provoquerait un éblouissement de beauté .
Ma fragilité étonnerait
Ma délicatesse attendrirait
Si j’étais un oiseau
Je sentirai en moi une frénésie de liberté
Un désir de plénitude m’étreindrait
Minuscule point dans l’immensité .
Des pleurs m’envahiraient venus de nulle part.

Chaperon arc en ciel

Il était une fois une petite fille ; qui  venait de fêter son anniversaire des sept ans , et pour cette occasion sa grand-mère lui avait confectionné un chapeau tissé avec des fils magiques , qui changeaient de couleur selon les résonances avec l’environnement et avec son propre ressenti ; il était brodé d’oiseau qui pouvaient battre des ailes et d’étoiles scintillantes .La petite fille ne pouvait pas voir le jeu merveilleux des couleurs , car la magie n’opérait que quand elle avait le chapeau sur sa tête .

Un matin , c’était un doux matin d’été, limpide , avec quelque chose de fin, transparent, spacieux, dans l’air dansait des senteurs de sable mauve, des effluves de gouttelettes de vitalité et d’aventure , une fraicheur transportait la promesse de chaleur, plénitude et liberté.

Tout était différent , les couleurs , les ombres , la ruelle , l’asphalte , les bordures en pierre du trottoir, la mousse dans l’interstice d’un muret, la poussière ,de hautes herbes, fluides et mouvantes, tout respirait au rythme immense de son propre cœur

Ce matin là , la mère demanda à la petite fille de porter un panier de cerises à grand-mère , et cela aussi avait un parfum de nouveauté , car c’était la première fois.qu’elle allait se rendre seule dans ce quartier de la ville.

Elle était vêtue d’une légère robe d’été bleu ciel et chaussée de fines sandales en cuir rouge , et bien sur , coiffée du chapeau que sa grand-mère lui avait offert, quand elle partit le cœur léger, malgré quelques dernières recommandations de la mère, qui , sitôt tourné au coin de la rue , étaient d’ailleurs totalement oubliées.

Elle avançait au gré de son cœur dans les ruelles de la vielle ville, qu’elle découvrait , curieuse et sensible, et son chapeau prenait les couleurs et textures des ambiances traversées.

Quand soudain , sous le porche du gymnase, surgit le loup aux longues jambes, au longues mains et aux longues dents : « Viens ici , petite , et montre moi ton chapeau, si blanc , qu’on pourrait croire qu’il est couvert de neige fraiche, il est magnifique ! »

La petite fille , contente de toute rencontre , fit un grand sourire au loup et dénoua son chapeau , car elle n’était pas consciente de sa couleur, et voulut voir.Mais dès qu’elle l’enlevât , le charme n’opérait plus , et le chapeau devint on ne peut plus ordinaire.

Elle remit son chapeau , et bien qu’elle trouva le loup très séduisant , commença à le regarder différemment , et du coup tout l’environnement changeait aussi , son chapeau devint jaune-vert terne car elle ressentait de la méfiance mêlé d’une sorte de fierté bizarre.-

Le loup, auquel rien de tout cela n’avait échappé, et surtout pas le fait qu’elle le trouvait séduisant, voulut s’amuser un peu et la regarda au fond des yeux . Aussitôt le chapeau devient rouge-rose et les ailes des oiseaux brodés tremblaient légèrement. Cette fois le loup se sentit si puissant et gonflé d’importance ,que cela irradiait jusqu’au chapeau  , qui devint couleur jaune miel dégoulinant et lourd à porter.

C’est à ce moment là que la petite fille reprit ses esprits , et tandis que le chapeau devint d’une couleur vert émeraude , elle décida de poursuivre son chemin pour apporter le panier de cerises à la grand-mère.

En tournant le dos au loup elle sentit passer en elle une forte vague de colère , ce qui était du plus bel effet sur les couleurs du chapeau , bleu indigo avec des fils d’argent.

Cela lui donna des ailes, et elle arriva rapidement chez grand-mère et lui raconta ses aventures. Quand elle la questionna sur la couleur du chapeau , grand-mère l’emmena dans une vaste pièce , claire et vide devant un miroir et l’invita à s’assoir , observer et voir.

Un long moment après,la petite fille entendit sa grand-mère : « Viens gouter le clafoutis , et ensuite il va falloir rentrer « .

Elle gouta le délicieux clafoutis, préparé avec les cerises apportées , puis embrassa sa grand-mère en lui soufflant dans l’oreille un  » merci  » qui venait du fond de son cœur.- C’est le sourire au lèvres et légère que la petite fille reprit son chemin pour rentrer , avec une pensée pour le loup , qu’elle espérait bien rencontrer prochainement.

 

 

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Le petit chaperon rouge

Il était une fois le petit chaperon rouge comme on l’appelait qui naviguait nonchalamment au-dessus d’un fleuve de lave rouge sustenté par une gigantesque nuée de colibris.
Sur la rive une horde de loups se lamentaient.
« Venez,venez » cria le petit chaperon rouge aux loups effrayés.
« J’ai de la bonne viande fraiche,les colibris vous porteront jusqu’à moi,ils sont mes amis. »
Les loups ne voyaient pas le petit chaperon rouge tant les colibris étaient nombreux.
Ces petits oiseaux par centaines de milliards formaient un kaléidoscope extrêmement dynamique.
Les loups se demandaient si ils ne rêvaient pas.D’un seul coup d’un seul cette énorme masse vivante devint rouge et se confondait aussitôt à la lave du fleuve.
La horde de loups verte de peur recula de mille pattes.
Mais se disaient-ils tous d’une pensée unique,
« De la bonne viande rouge bien fraiche,nous ne pouvons pas laisser passer un tel trésor. »
« N’ayez pas peur,mes amis les colibris formeront un tapis rouge sur lequel vous pourrez venir jusqu’à moi! »insista le petit chaperon rouge.
Le plus vieux des loups,le grand sage se dit innocemment,
« Ma foi cette voix d’enfant est si pure que nous pouvons avoir confiance,
nous qui sommes si affaiblis. »
Le petit chaperon rouge mis les bouchées doubles si je puis dire et ordonna à ses esclaves colibris une danse aérienne géométrisée dont il avait le secret.
Dans une cadence effrénée la nuée cyclopéenne que formaient ces petits oiseaux passait du rouge au vert puis du vert au jaune et du jaune au bleu,du bleu au blanc.
Chaque séquence décalée d’une couleur et toujours plus rapide.
Les loups tétanisés,hypnotisés très vite n’opposèrent plus aucun questionnement au regard de cette situation inédite.
Ils avaient errer longtemps sur cette terre dévastée,assez longtemps pour s’offrir au tapis rouge.
Bien évidemment,point de tapis rouge il y avait,point de viande rouge et fraiche…
Les loups furent tous engloutis par le fleuve de lave rouge en moins d’une seconde accompagnés des rires stridents et satisfaits du petit chaperon rouge.
Sept louveteaux étaient restés à l’écart sur la colline, épuisés;
Ils virent et entendirent le diable rouge et ses colibris négocier la perte de leurs congénères adultes.
Ils se jurèrent qu’ils n’écouteraient plus aucun sage et ne se fieraient
qu’à leur instinct.

Pierre

[consignes d’écriture] Entre oiseaux et loup

Voici les consignes de février. A vos plumes!

1- Le petit chaperon rouge n’est plus rouge mais vert ou jaune ou… (vous pouvez vous inspirer de ce que vous savez sur les énergies de sagesse, les couleurs et les caractéristiques sinon donnez la couleur de votre choix et laissez-vous inspirer par elle). Ré- écrivez l’histoire à partir de cette différence.
Inspirez-vous des étapes du conte pour son déroulement.

2- Le petit chaperon rouge est le prédateur, le loup est innocent. Ecrivez à partir de ce changement une histoire.

3- Quel animal revient le plus souvent dans vos rêves? Racontez un rêve et/ou racontez le sens qu’a cet animal pour vous et ce que sa présence manifeste quand il apparaît. Avez-vous remarqué un lien avec des pensées ou des événements particuliers?

4- A travers l’histoire de vos lignées paternel ou maternel, quel « type » voire « archétype » de père et/ou de mère se révèle?

5- Etes-vous celui ou celle qui,dans votre famille, a transgressé des interdits, quelles en ont été les conséquences?sinon y-a-t-il quelqu’un qui l’a fait?

6- Peur de se perdre, d’être dévoré, exclu, anéanti  etc d’après votre expérience, avez-vous vécu une ou des situations qui vous ont fait vous mettre dans « la gueule du loup ». En quoi une telle expérience peut-elle être initiatique?

7- Si vous étiez un oiseau?

8- Imaginez que votre famille est une famille d’animaux. Reprenez votre génogramme et écrivez spontanément des noms d’oiseaux ou d’animaux qui vous viennent pour telle ou telle personne. Ecrivez une rencontre entre plusieurs.

Lorsque vous avez écrit et que vous souhaitez publier, envoyez-moi un mail pour me prévenir.
Bonne inspiration.
votre dévouée Piou-Piou
wangmo