Archives mensuelles : janvier 2014

1942 au Havre

C’était une journée comme les autres c’était l’occupation allemande c’était le quotidien depuis quelques années
La ville n’avait jamais été aussi propre il était interdit de jeter des papiers par terre l’administration allemande
distribuait des contraventions à ceux qui ne respectaient pas cette discipline nouvelle les havrais par nature rebelles à toute autorité
ont fini par reconnaître l’utilité publique de cette attitude
C’était les tickets de rationnement la nourriture manquait les gens avaient faim
Ma grand-mère maternelle et son deuxième mari Mr Dytchi travaillaient du lundi au vendredi ma mère allait à l’école et ma tante Esther enfant du deuxième mariage de ma grand-mère maternelle passait ses journées chez la nourrice le samedi et le dimanche cette petite famille se retrouvait réunie dans une
atmosphère chaleureuse et bienveillante ma mère aimait beaucoup son beau-père
Des rumeurs inquiétantes difficiles à intégrer tant l’inconcevable échappait à l’entendement ne troublèrent pas l’amour la douceur dans ce petit appartement du 3e étage de la rue des Lilas
Et pourtant les loups seraient bientôt dans la ville leurs morsures fatales
Les gens racontaient des histoires qui venaient de très loin dans l’hiver profond de l’est européen les loups les fils barbelés personne n’y croyait vraiment
à ces histoires de loup-garou
Et pourtant dans un silence ordonné le meurtre industrialisé s’organisait montait en puissance depuis déjà quelques années
Les loups étaient bien réels leurs proies allaient subir l’indicible
Dans le début de la soirée ma mère et ma tante jouaient dans la petite salle de séjour leurs parents n’étaient pas encore rentrés du travail
Ma mère était allée chercher Esther chez la nourrice
Tout était calme les deux petites filles s’amusaient s’inventaient des royaumes merveilleux
Soudain des bruits fracassants provenant de la rue des voix fortes des portes de voitures qui claquent violement
Ma mère se précipite à la fenêtre interrogée par ce vacarme inhabituel elle voit les uniformes
Son intuition de petite fille de neuf ans lui crie à l’oreille prends ta petite sœur et va te cacher dans le grenier les loups viennent chercher Esther
Les loups ont reniflé partout ils n’ont rien trouvé
Ma grand-mère maternelle revint quelques heures plus tard de la Kommandantur par prudence quelque temps avant l’état civil d’Esther s’était francisé elle s’appelait désormais Simone
Ma grand-mère maternelle et Mr Dytchi avaient été appréhendés à leur travail
Les soldats emmenèrent Mr Dytchi avec d’autres juifs dans un camion Mr Dytchi avait de la famille en Pologne il savait des histoires insoutenables et avait insisté pour faire changer l’état civil de sa fille Esther
Mr Dytchi n’est jamais revenu
A la fin de la guerre dans l’année 1945 il y avait des listes à la mairie du Havre
Ce jour là ma grand-mère maternelle mourut son âme fendue en deux par le couperet la liste disait Mr Dytchi disparu à Auschwitz
Les circonstances de sa mort n’étaient pas définies était-il mort de faim de froid le typhus l’avait peut-être emporté la torture la chambre à gaz
Ma grand-mère vivait à présent sans vie avec son esprit et son corps son âme désintégrée par cet impraticable chemin
Elle mourut à 44 ans le ventre dévoré par un cancer à la fin de l’été 1956
Ma mère est morte il y a deux ans au Havre en 2012 Esther que je n’avais pas revu depuis trente ans était là aussi quand le cercueil avançait automatiquement
vers la crémation Esther eu une transe je ne sais pas qui s’en allait dans les flammes ma mère? Mr Dytchi le père d’Esther
A ce moment là j’ai vu des fils barbelés se changer en fils d’or
L’amour est plus fort que tout

pierre

Patience et douceur

Quand j’ose la pause , je laisse le corps gouter la tranquillité et la parole le silence –

et là , depuis ce lieu , je me retire  ,  je laisse la place à une fraiche attention à l’espace

dans l’accueil du tout du rien de tous les possibles

et quand le temps se retire aussi

quand il s’absente pour un temps ou l’éternité

tout soudain

la biche frémissante se montre , fraiche et si vivante dans le matin ensoleillé

le cœur fond de douceur

débordant l’infini

(S’)Abandon(ner)

Chère grand-mère,
De toi je ne sais rien ou presque : ni ton prénom, ni ton visage, ni d’où tu viens, ni où et avec qui tu es partie, ni ce que tu as vécu, ni comment et pourquoi tu t’es enfuie !
Et cependant tu as laissé des traces : 3 enfants dont maman, mis en pension tous les 3 en bas âge par un grand-père sans doute humilié par l’adultère et qui ne pouvait de toute façon assumer seul l’éducation de ses enfants !
C’était plutôt rare à l’époque qu’une femme abandonne le domicile conjugal et pis encore, ses enfants. Il semble d’ailleurs que tu aies tenté de les emmener avec toi une première fois mais le grand-père t’a rattrapée et tu es revenue puis repartie et tu as tout perdu, tes enfants et ton statut de (bonne) mère. Tu as fait ce choix, difficile et douloureux j’imagine…. je n’en connais pas la raison. Pour avoir la paix peut-être si c’était la guerre dans ton ménage, ou la liberté si tu te sentais enchaînée, ou encore l’amour si tu l’as rencontré, comment savoir ? Le secret est bien gardé et aujourd’hui il n’y a plus grand monde pour en parler !
Enfin ce n’est plus tout à fait vrai : une 4ème enfant est récemment sortie de l’ombre à la mort de Gaby, la seconde femme de mon grand-père. Maman ne souhaite pas entrer en contact avec elle, c’est du passé et c’est trop tard, dit-elle. Je la comprends, elle a fait sa vie, avec un homme (mon père)  qui ne lui correspondait pas du tout mais dont elle n’a pas voulu divorcer pour ne pas reproduire avec moi ce qu’elle avait vécu. C’est un drôle de couple, avec beaucoup de disputes et peu de tendresse, mais je ne sais pas d’où elle tient ça (de toi peut-être), elle a malgré tout hérité d’une heureuse nature qui lui permet d’apprécier le moindre rayon de soleil !

Chère grand-mère, quelle que soit la raison qui t’a poussée à partir, de là où je suis je te pardonne volontiers, qui suis-je pour te juger ??? Ta petite-fille certes, qui a peut-être esquivé la maternité pour ne pas se confronter à ce qu’inconsciemment elle redoutait : être une mauvaise mère, mais rassure-toi, je n’ai pas souffert de ne pas avoir donné la vie, Fille unique sans plus de lien avec les 2 familles dont je suis issue (hormis mes parents), j’ai fait le choix de la liberté, de l’amitié, de la passion éphémère, du voyage, de l’aventure, de la solitude, et je ne regrette rien. Ma quête est ailleurs !

Le passé est passé, l’avenir est à venir, seul le présent est à vivre pleinement, goulument, et il devient naturellement cadeau lorsque je parviens à l’honorer de ma Présence, entière et Une,  lorsque j’accepte enfin de m‘abandonner.

Je te salue chaleureusement grand-mère ! Et si tu en as le pouvoir, aide-moi, aide-nous à grandir en humanité, c’est la seule chose qui vaille aujourd’hui, si nous voulons que la vie perdure sur cette belle planète bleue… Et sinon, inch allah !!!

« la manique de Chiron »

L’auriculaire au pouce : Dis : « arrêt ». Le pouce s’arrête net, stupéfait. Il reste sur place, figé et interdit…
L’auriculaire reprend doucement : non, non, pas comme ça ! Dis arrêt tout simplement.
L’index en colère au pouce toujours figé : reconnais qu’y a un tas de truc, un tas de gens qui t’font chier, t’es d’accord ? Merde quoi, fais chier !
L’auriculaire presque chuchotant au pouce resté figé : dis… arrêt, c’est mieux. Puis se tournant vers l’index : Diarrhées, c’est sans cesse.
L’index reprenant en colère, oui il y en a qu’ont pas de cesse, ils parlent sans cesse, ils s’agitent sans cesse, ils crient sans cesse, ils te harcèlent sans cesse pour que tu fasses comme ci, que tu sois comme ça, que tu sois pas comme ci, ils interviennent sans cesse, ils veulent tout contrôler, ils arrêtent jamais, sans cesse, sans cesse… avec eux y a pas de cesse, ils s’occupent même de tes fesses, ils te prennent la tête….
Le pouce jusque-là figé, bouge imperceptiblement, puis effleurant du bout des doigts tantôt l’auriculaire, tantôt l’index, il murmure : dis… arrêt… Dis… arrêt, bien sûr…
Dans la forêt épaisse une lueur faible et vacillante s’allume.
Le majeur se lève et s’adressant à tous proclame : il y a des limites qui ne doivent pas être dépassées, l’intimité de chacun doit être respectée, l’intimité, la liberté de faire soi-même, la clairière….Il y a des limites qui ne peuvent pas être dépassées, nul n’est parfait.
Dis … arrêt, comment s’y prendre ? Soupire le pouce en baissant les bras
Arrête de te faire ce qu’ils t’ont fait, arrête-toi et prend le temps d’écouter ce que te dis ton petit doigt souffle l’annuaire.
J’ai un petit doigt ? Je peux m’y fier ? Interroge le pouce
A qui d’autre ? répond le majeur, à nul autre ! Puis s’adressant à tous, il faut prendre les choses en main, ne nous laissons plus faire.
C’est ainsi qu’il y eut une fin. Toute chose a une fin proclama le pouce en se redressant comme un majeur, même les mauvaises ajouta l’index. C’est ainsi que les choses nouvelles débutent murmura l’auriculaire dans l’oreille de l’annuaire.
Ils dressèrent tous l’oreille, l’eau fraîche du ruisseau coulait, une biche blanche et pleine comme la lune avait surgi dans la clairière silencieuse. Elle s’avançait sur la terre moussue vers le cœur de la clairière d’où coulait l’eau vive avec la lenteur et la délicatesse d’une danseuse de ballet. Assise en tailleur la paume gauche ouverte et posée sur les cuisses, l’index de la main droite déposé sur le creux des lèvres, la poitrine tendue comme une caisse de résonance, je souris au spectacle qui palpitait au creux de mes deux seins.

 

 

 

rue d’Etretat

Il revenait de cet indicible cauchemar ce soldat épuisé il revenait dans sa rue dans son quartier
Tout était déformé comme si il avait rencontré le souverain des enfers
Assurément il s’était lié d’amitié avec Cerbère
Son ressenti n’était plus le même tout en distorsion il ne voyait plus de la même façon
N’entendait plus de la même façon ne respirait plus de la même façon ne pensait plus de la même façon
C’était un homme brisé « la commotion » nouveau langage pour une nouvelle ère
Difficile pour un fantôme de vivre avec les vivants lui ce fantassin enterré vif plusieurs fois parce qu’une pluie d’obus soulevait des volumes de terre
en bordure de la tranchée
Il en fallait du temps pour les sortir de là la plus part mouraient du manque d’oxygène et écrasés par le poids de la terre
Certains comme mon grand-père avaient la chance de revenir de cet enterrement
Ils revenaient d’un autre monde un monde d’images superposées à l’infini et ne savaient plus entre réalité du terrain et rêve proche de la mort situer
leurs mots leurs corps
Ce qui les fascinait c’était cette magie ascensionnelle qui donnait un tel espace anesthésiant à cet enfer que nul ne pouvait exprimer sans perdre la raison
Ces quelques fantassins chanceux s’étaient fait une amie de cette étrange proximité presque mortelle
Plusieurs fois ils ont eu rendez-vous au plus près de cette arcane leur âme ouverte au sang noir d’Hadès
Leurs mots et leurs esprits désintégrés navigants en transparence sur cet océan de feu
Revenu au quotidien d’une vie civile familiale mon grand-père ne savait plus placer ses mots son corps son esprit ne résonnait plus avec les émotions vivantes
Sa première femme avec qui il avait eu des enfants le quitta
Disparue sa petite famille femme et enfants partie en Belgique
Il eu envie de déclarer la guerre à la Belgique tant sa douleur était grande
Il était abandonné trahi le semblant de vivant qu’il avait s’était enfui
Mais lui ne revint jamais de ce no man’s land
Il vécut en marge du vivant en apparence intégré au quotidien avec une seconde épouse ma grand-mère des enfants dont mon père et une épicerie
Ma grand-mère était veuve de cette même guerre et accusait elle aussi une certaine hémorragie vitale elle était devenue comme une suspension filigrane
Et moi Pierre le petit-fils exprime toute cette désintégration faite de terreur de fascination pour la mort d’abandon de violence de haine de trahison de deuil
d’insensibilité du corps et des émotions
Je comprends mieux cette dépression qui à vingt ans m’envoya au royaume d’Hadès

Pierre

jeu de main

La main qui écrit, traçant avec de l’encre des formes , des boucles et arabesques

dans un mouvement rythmé et dansant

implique par résonance tout le corps de la tête jusqu’au doigt de pied.

L’épicentre de ce doux et subtile séisme se trouve dans le noyau du cœur

qui aspire à être dénoué, délivré, libéré.

La main qui écrit puise dans les profondeurs les mots qui connectent , expriment , élargissent

et réjouissent le cœur  –

de mon lecteur !!!

Par le don

Que ces mots qui s’inscrivent ici soient le pardon , par le don , de toutes les trahisons dont ont souffert mes ancêtres.

Depuis la clairière je me tourne vers les traces de mes ancêtres , et je suis les routes , chemins et sentiers secrets tel un aborigène. Je distingue clairement en pointillé les directions et couleurs ; la lignée maternelle en orange et vert , terrien et solaire , actif et bon vivant , la lignée paternelle fine , haute , en bleu-violet ponctué d’écailles dorées. A chaque respiration le tableau devient de plus en plus complexe , je pourrais me perdre dans les méandres tantôt joyeuses tantôt tristes de toutes ces couleurs et formes..

Je prends la direction et m’engage dans une allée ensoleillé bordée de grand châtaigniers. A gauche jardins et maisons accolées se suivent , à ma droite deux belles villas  espacées , un peu en retrait la  Synagogue , et là, juste après ,  j’arrive chez mon grand-père Anton , j’entends de loin la musique du marteau et de l’enclume. J’entre dans la vaste cour , ça sent le cheval ,  il y a un hangar avec une voiture et un tracteur. Dans son atelier un feu , un brasier énorme , odeurs de fer ,fumées  , sueur ; trapu ,  transpirant  , en tablier de cuir taché de suie , Anton façonne outils et fer à chevaux.

En fixant le feu je suis gagné par une brulure qui me saisit entièrement… tout remonte à la surface…

Anton est un homme simple , issu d’une famille d’agriculteurs , il aime la terre , possède une vigne est des champs  ou il cultive blé et pommes de terre pour l’usage de sa famille.Il aime également son métier de maréchal ferrant et ferronnier , les chevaux , il en possède deux , et il est passionné de progrès et technologie. Il est le premier dans sa petite ville à posséder une automobile et aussi le premier à la casser en sortant de la route en  état d’ivresse.

Sa femme Marie a mis au monde sept enfants , d’abord cinq filles ( la cadette est ma mère ) puis un garçon puis encore une fille.

Anton se retrouve deux fois par semaine au café avec des amis , dont plusieurs juifs, pour boire et débattre de sujets qui les passionnent.

Quand il reçoit des menaces pour ne plus se montrer avec des juifs, il se révolte et avec de fortes paroles il dénonce la  » connerie ambiante », et s’affiche d’autant plus. Ma grand-mère a peur.

Anton qui aimait tant la convivialité se retrouve trahi par ses amis, non soutenue par sa famille, l’antisémitisme explose et se propage pour culminer la  nuit du 9 au 10 novembre 1938, la nuit de cristal, il voit juste à coté de sa maison la Synagogue qui flambe, il n’a plus d’amis.La colère , la violence , la désolation de son impuissance le traverse et monte à travers son corps jusqu’aux yeux et affecte définitivement son cœur.

 

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blessures

Cher grand- père Auguste,

Moi, Claudette, ta petite fille je t’écris cette lettre pour te témoigner tous l’amour que je ressens pour toi et te remercie d’avoir donné la vie à mon papa. Vous ne vous êtes pas rencontrés tout les deux, puisque que tu es parti avant sa naissance. Grand-mère était enceinte d’un mois et demi. Elle a élevé seul les trois enfants. Papa a bien souffert dans sa chair, du début jusqu’à la fin de sa vie. Asthmatique depuis son enfance, le souvenir de ses crises est encore très présent dans ma mémoire, quand le moindre mouvement était un effort indescriptible, la bouche grande ouverte pour prendre cet air si nécessaire à la vie. Pourtant il a toujours beaucoup travaillé à l’usine faisant poste une semaine sur deux ; travaillé la terre du jardin qui nous donnait de bons légumes. Quel courageux papa que nous avons eu mes frères, ma sœur et moi. Et quand l’âge de la retraite est arrivée, laissant espérer un peu de repos, la maladie de Parkinson s’est installée, sournoise et destructrice. Toute sa vie il a lutté pour respirer et quand il aurait pu enfin le faire, la maladie l’a empêchée d’avancer et l’a mangé petit à petit, lui laissant un esprit bien clair dans un corps détruit. Cruelle maladie que celle-ci.

Qu’elle a été ta place, papa, auprès de ta sœur et de ton frère ? Ne t’es tu pas senti responsable de la mort de grand-père ? Ces deux maladies que tu as eues, ne sont pas étrangères à ça.  C’est dur pour un garçon de ne pas avoir de modèle d’autorité pour se construire, pour passer le cap de l’Oedipe ! Je comprends mieux aujourd’hui, ton attitude papa, victime toute ta vie ; Je vois aussi pourquoi un de tes fils, a pris assez durement et facilement, ta place. Moi-même, je ne savais pas comment te représenter sur le géno-sociogramme.

Et toi, cher grand-père Auguste, à l’âge de 8 ans, ton papa, Antoine, te quittait. Et lui-même était âgé de 14 quand son père, Jacques, le laissait aussi. Ainsi sur trois générations successives, les pères meurent jeunes, 42 et 34 ans. Même si ce n’est pas un départ volontaire, cela a été certainement vécu comme un abandon, avec tout ce que ça entraine comme difficultés dans la vie.

Les femmes de cette lignée ont représenté le père et la mère pour leurs enfants. Situation que je connais trop bien, c’est ce que j’ai vécu avec les deux époux qui m’ont donné trois fils.

Pour ces épouses, cela fait une lignée matriarcale par veuvage. Des femmes fortes et courageuses. J’ai hérité de cette force mais elle a étouffé aussi le côté féminin. Je ne sais pas me reposer sur quelqu’un. Je ne sais pas accueillir ce que le masculin représente de force, de sécurité, de soutien. Je suis reconnaissante à cette lignée de Mères solides, de ce qu’elles m’ont transmis. Mais aujourd’hui je veux que la femme que je suis, voie fleurir cette féminité. Il est temps que je prenne soin de moi, dans mon corps, dans mon cœur, dans ma vie, dans ma créativité. Que j’honore, dans toute sa beauté, la vie qui m’a été donnée.

Aujourd’hui par ces mots, chers parents je vous remercie de la vie que vous nous avez donnée au prix que cela vous a coûté et au prix que cela nous a coûté à tous les quatre.

Mon prénom aussi n’est pas sans résonnance avec toutes les difficultés qu’ont générées les décès prématurés des hommes-pères-époux de la lignée paternelle.

Ainsi aujourd’hui, moi Claudette, descendante de la lignée paternelle je clos toutes les dettes engendrées par l’absence des pères, je lève toutes les difficultés  et leurs conséquences, pour les hommes à prendre leur place auprès de leurs futurs enfants, de leurs épouses  ou compagnes, et pour les femmes à être des mères aimantes et douces, des épouses attentives sachant se reposer sur leur compagnon,  à être féminines jusqu’au bout des ongles, créatrices, artistiques et lumineuses.

Je souhaite à tous les descendants ainsi qu’à moi-même, de pouvoir vivre dans l’abondance de l’harmonie, de la richesse, de la joie, de la santé en ayant confiance en soi, en la vie et en l’avenir.

Je t’embrasse grand-père,

Ta petite fille, Claudette

Le 16 janvier 2014

[Consignes d’écriture – janvier 2014] Le pardon

Voici les consignes de ce mois de janvier 2014 :

1- Regarder dans son génogramme quelles ont été les plus grandes blessures vécues par nos lignées maternelle et paternelle.
Ecrire sur ces blessures en incluant la conscience que vous avez des souffrances endurées.

2- Lever par une lettre de réconciliation une dette transgénérationnelle.(entre deux ancêtres par exemple et qui a eu ou a encore des conséquences dans la vie des descendants).

3- Ecrire une lettre de pardon (rappelant les faits – les torts – les ressentiments), bien sûr vous pouvez déguiser le nom des personnes pour vous sentir à l’aise. L’essentiel est que cela traduise votre ressenti et vos tensions émotionnelles.
Lire cette lettre une fois terminée à haute voix puis écrire l’effet que cela produit sur vous..

4- Inspirez-vous de l’article « la manique de Chiron » sur le blog pour faire l’exercice proposé à la fin en exercice d’écriture plus abouti.

5- Ecrire sur la main qui écrit

6- Ecrire sur ce que vous fait contacter la patience et/ou la douceur? Imaginez jusqu’où vous mènerait leur infini (vous pouvez imaginer des situations inventées ou partir d’expériences que vous avez déjà vécues)

Comme d’habitude, vous pouvez choisir une ou plusieurs consignes ou plusieurs fois la même si cela vous inspire.

Ecrire favorise la prise de conscience, la clarté et la cohérence. Ecrire est oeuvre de soi pour soi et pour autrui. Elle aide à objectiver tout en allant plus loin dans le ressenti et l’analyse. Prenez plaisir à vous découvrir dans l’écriture, créant « sans cire » c’est-à-dire dans la sincérité du coeur.