Archives mensuelles : décembre 2013

24 décembre 1961 Réveillon de Noël

J’étais encore petit mais je me souviens il y avait quelque chose de sacré, une énergie de joie
de paix de réconciliation enveloppait la salle à manger
Le soir de Noël avant les cadeaux trouvés au pied du sapin le lendemain matin.
C’était comme une oasis dans le désert.
Ma mère mettait une jolie nappe sur la table puis déposait le service japonais des belles assiettes qui brillaient
aussi des fourchettes des couteaux des cuillères des jolis verres.
L’arbre de Noël était beau tout étincelait dans la salle à manger
Mon père devait communiquer son bonheur quand il ouvrait les huitres alors que le plus souvent
ses yeux son visage paraissaient décomposés
Ce soir là magique avec le recul des années j’imagine que je devais être accueilli par l’intelligence de la vie
Ma mère avait mis sa brutalité quotidienne au placard je suppose à moins que ce ne soit l’habitude
Ce soir là la magie de la situation avait certainement coupé quelques têtes de l’Hydre de Lerne
Coupées cautérisées.

piège en eau trouble

Perdu dans l’Hydre de Lerne au fond du lac

Mon grand-père paternel achève les mortellement blessés du dernier assaut

Les regards sont intenses

Mon père rêve éveillé sur une balançoire sévèrement activée par ce cauchemar réel

Une des chaines de la balançoire cède par la force de la terreur

L’épaule gauche de mon père heurte violement le tronc de l’arbre

Mutilé à vie

Mon grand-père n’achèvera pas le blessé

Une grande tendresse les unira

L’histoire dit que mon grand-père est mort dans les bras de mon père

Mon épaule gauche est toujours surélevée bien que parfaitement constituée

« le pauvre petit » disait ma grand-mère de son fils

« il ne fera jamais rien »

 »

 

 

[consignes d’écriture] créations narratives de décembre

voici les consignes  en lien avec le travail de ce mois :

1- Actualisez « l’hydre de Lerne » dans votre vie, à l’époque que vous voulez, dans le domaine que vous voulez.  Faites le récit d’une situation, relation ou personne qui représente pour vous ce que vous ressentez de ce monstre. Et comment vous avez réussi à « couper quelques têtes » sans qu’elles repoussent ou êtes sur le point de le faire.

2- Racontez un repas de fête. mettez-le en scène comme vous voulez. Soit un repas que vous avez vécu soit un repas que vous imaginez. Vous pouvez parler à la troisième personne, ou à la première, ou décrire la scène en travestissant l’identité des personnages.

3- Si l’un de vos ancêtres, que vous avez connu ou pas, se manifeste avec insistance dans votre esprit lors du travail avec le génogramme, écrivez-lui une lettre en laissant votre inspiration vous guider.

Vous pouvez répondre à une, deux ou trois consignes ou plusieurs fois à la même selon votre inspiration du moment. Sentez vous libre de la forme et du style.

Au bonheur des lectures partagées

wangmo

Vérité

« Sur le chemin vers la liberté

Elle croyait te posséder.

Amnésie de toute mémoire

Endormie au sein de l’arbre à Myrrhe.

 

Soudain rugit le Lion

Le vent chargé de son haleine

Fait monter en elle un sourire de provocation

Ignorant sa douleur, caresse sa peine.

 

Une lumière d’un vert profond

Plonge dans son regard, attrape son âme

Saisie d’effroi elle se lève

Avance au point culminant où le jaune et le bleu se sépare.

 

Une lumière si blanche en son centre l’aveugle

Tout devient noir dans sa chute infinie aspirée par l’appel

Sans armes dans la gueule du lion

Elle croit mourir inondée par ses larmes.

 

Sensible à son cœur au centre de sa solitude

Peur d’être oubliée, n’être rien aux yeux des âmes

Elle voit rugir en elle comme un feu rayonnant

Impuissante, seule, elle serre les poings.

 

Une lutte sans merci, pense ses blessures

Dans un dernier uppercut terrasse le lion

Qui dans son dernier souffle pointe de sa griffe

La source d’Amour ouverte à toutes les créations. »

HISTOIRE, histoire

Il était une fois, en Allemagne, presque cinq ans après la fin de cette guerre, qui avait laissée ce pays et les êtres qui y vivaient en ruines , un champs de destruction et désolation, blessés et abimés, dans un tel chaos, qu’il fallait bien ces 5 années pour commencer à guérir ,qu’il fallait dans cette famille ,mobiliser toute la créativité et le courage, pour faire naître un nouvel élan, raviver la flamme,stimuler l’envie de continuer, de restaurer , reconstruire les corps et les âmes.

Cette famille, c’était le père, Aloïs, rentré telle une épave, à la fin de la guerre, du front russe, d’où il est revenu à pied en fuyant , en marchant la nuit et dormant le jour, enterré dans les forêts, un fantôme squelettique ,que sa femme et ses enfants n’ont pas reconnu quand il a franchi le seuil , avec dans ses poches colère, peur, ressentiment, jalousie et violence.

La mère , Maria Magdalena, nommée Leni, qui a élevée seule pendant la guerre , avec l’aide de sa belle-mère, les quatre enfants, cette mère qui a continuée l’activité du père dans l’atelier de corderie pour survivre.Elle a échangée les cordes et ficelles dans les fermes contre de la farine , lait beurre, et légumes ,elle a su , quand l’argent ne valait plus rien, en tout cas quand on ne pouvait plus obtenir de la nourriture avec l’argent, lever l’hypothèque qui pesait sur la maison et des terrains.

Cette mère , Leni, qui vivait avec ses quatre enfants et sa belle-mère en harmonie jusqu’au jour ou le mari, Alois est rentrée de la guerre.

Les quatre enfants , trois garçons et une fille entre six et onze ans que le père n’a pas vu grandir, et qui se sont serrés vers la mère pour se protéger contre l’intrus, car il était un étranger pour eux.

A partir du retour du père et dans les quatre années qui ont suivie, en même temps que le pays se  reconstruisait , guérissait, telle une petite plante fripé et fragile , mais si vivace, les enfants grandissaient, le père et la mère s’apprivoisaient, guérissaient lentement , avec beaucoup de rechutes, irritations,et la colère du père qui restait sous-jacente du à son impuissance dans le domaine très privé de son couple.

Le pays allait aussi de mieux en mieux , il y eut le « miracle économique, Wirtschaftswunder, qui commença à partir de la réforme monétaire, en 1948, le plan Marshall  ,l’Excellence industrielle et l’Économie Sociale du Marché, instauré par Ludwig Erhard, ministre de l’économie sous le chancelier Conrad Adenauer.

C’est dans ce climat d’essor vers une guérison, la réussite et l’aisance qu’arriva un autre petit miracle, c’est la venue d’un cinquième enfant. Conçu le 21. juin 1949 , trois jours avant la nouvelle lune par une chaude nuit d’été , cet enfant comblait de joie le père Alois, il retrouva sa confiance en lui, enfin il allait voir grandir un de ses enfants, et de surcroit c’était une fille.

La mère, Leni était moins enthousiaste, le plus jeune des enfants, Peter, avait onze ans et elle croyait avoir fini avec les bébés.

L’enfant vint au monde le 21 mars1950 à 21 heures à la maison,Leni était assisté pour accoucher par sa propre sœur.  Gretel, qui était sage-femme.Ils nommèrent l’enfant Gertrud Helene , en l’honneur de la sœur du père qui était nonne.

Le père, fou de joie appelait sa fille Trésor du cœur. L enfant  était au centre de toutes les attentions, bien que d’une nature rêveuse et solitaire ,son premier mot prononcé à 1 an fut « Bode »ce qui signifie «  » par terre », car elle en avait assez d’être porté sur les bras.

Le père allait de mieux en mieux, à l’image du pays et de son entreprise , il trouvait le temps de faire partie d’une troupe de théâtre, il chantait de l’opérette, jouait de la mandoline, toute la famille chantait beaucoup et chacun jouait d’un instrument. ( Bei mir da bist du scheen/ Moskauer Nächte )

Dans ce climat protecteur l’enfant grandissait au fil des saisons goutées et savourées, les années s’égrainaient.Quand elle avait six ans un autre miracle se produisit : la naissance d’un sixième enfant, une petite fille , une sœur, Andrea.Maintenant ce fut elle le centre de toutes les attentions, un petit ange doux et blond. Gertrud aussi était fascinée, bien qu’elle ressentit de la jalousie. elle se sentait un peu hors jeu car les grands frères et sœur avaient des amoureux et amoureuses et la petite sœur était un bébé avec qui elle ne pouvait pas encore partager grand chose.

Gertrud décida de rejoindre le camps des grands et onze ans après elle quitta cette famille, heureuse et curieuse de tout ce que la vie pouvait révéler.

 

 

Conversation

Nez à nez, yeux dans les yeux, je Me vois, moi et Elle, moi dans Elle, Elle c’est-à-dire moi sans voile, sans masque, nue comme un ver, dépouillée de tout artifice, elle s’appelle Conscience et d’habitude elle m’habite, elle m’épouse, elle squatte jusqu’à la moindre cellule de mon corps sans jamais payer aucun loyer, bien au contraire c’est plutôt moi qui paye et parfois ça coûte très cher ! Mais il faut bien le reconnaître, moi sans Elle, je ne serai pas grand chose, une marionnette, un robot, un petit soldat !!

Que s’est-il passé ??? Une injonction venu d’ailleurs du genre : « Sors de ce corps » et la voilà plantée devant moi, imperturbable, même pas culpabilisante ou complaisante, simplement là.

Miroir, miroir, suis-je belle ? Un furtif coup d’oeil me suffit pour saisir l’imposture. « Bas les masques », semble-t-Elle me dire ! J’ai peur…et plus que tout j’ai honte ! Honte de cet être un peu caméléon, anguille, autruche… j’aurais tant voulu être à la hauteur du défi mais je n’avais pas les clés, du moins au début, par la suite l’audace m’a tenu lieu de courage et moi comme les autres se sont laissé berner par mon petit côté soi-disant aventurier.

Je baisse la tête, la honte et la peur m’écrasent, je n’ose me (La) regarder, tétanisée !

« Que crains-tu ? » la question surgit avant même que je ne la pense. Je ne sais pas vraiment. D’être montrée du doigt par tous ceux et celles à qui j’ai joué des mauvais tours, offensé, dénigré, méprisé, lâché, déçu, maltraité…et de ne pas survivre à cette honte.

Qui te demande de survivre ? Contente-toi de vivre et qu’est-ce que vivre sinon dire « oui » à la Vie. Facile à dire, ce n’est pas faute d’essayer et d’y arriver même parfois mais il y a toutes ces horreurs que je n’ai pas commise certes mais que j’aurais pu commettre si je vivais dans un de ces pays en guerre. Je ne suis pas suffisamment « inconsciente » pour me penser vertueuse et l’absence de courage est à mes yeux impardonnable, indigne de la vie qui me fut confiée, un bien aussi précieux jeté en pâture ici et là, sans discernement !

Eh bien justement, puisque la vie est selon toi distribuée de façon aussi légère, sans critères de mérite et sans obligation de résultat, qu’as-tu à te flageller ainsi ? Cesse de te comparer, de te dénigrer, de te restreindre, et surtout : de te prendre au sérieux, ! Tu dis souvent que la vie est une vaste pièce de théâtre, eh bien vas-y, prends ton pied, prends des risques, jette-toi corps et âme sur la scène, qu’est-ce qui t’en empêche ???

Bonne question ! Je ne sais pas ce qui m’empêche de vivre « légère et court vêtue » , débarrassée de tous ces oripeaux si ce n’est les petites peurs qui cachent la plus grande, celle de mourir ! Je rêve de déposer les armes : plus besoin de se cacher, de lutter, de se compromettre, de faire « comme si », quel soulagement ! Je rêve d’être authentique, d’assumer ma part d’ombre et de lumière, je rêve d’être inspirée, généreuse, amoureuse, je rêve de me lever le matin pleine d’élan et de curiosité pour mes compères de vie, sereine et intranquille. Mort au confort !

Bravo, beau programme ! Je te soutiens à 100%. Et un conseil de sage  : avance à petits pas, c’est plus sûr !

Plus que tes encouragements, j’aurais besoin d’élan, de désir, de joie, ne peux-tu pas me faire une piqûre de cette potion magique ?

Une piqûre certainement pas mais je peux faire autre chose pour toi

Ah oui, quoi ?

T’inspirer !