Archives de catégorie : Atelier 2013-2014

Ma biche

Dans la joie de tes yeux, je sens une immense légèreté. Poussée par le vent dans un souffle de nudité ma plume court sur la feuille papillon. Je me souviens… Rire, joie !! C’est toi, oui c’est bien toi, fou du roi, tu en oublies ta sagesse. Dissipée à jouer, patience, patience, le jour des castagnettes est arrivé.  Les oiseaux s’envolent jusqu’au sol de Mars. Enfin se lève une infinie douceur. Sabots de Vénus du haut de ta splendeur s’épanouit la fleur divine, descend le long de ton sein pour finir au creux de ton bassin. La trace montre ce lien invisible d’une pensée agissante qui me pousse dans un élan de guérison. A fleur de toi, frisson de vérité quitte le doute et laisse la place à ton cœur, écoutes-le chanter l’hymne de la fidélité.

Résilience

Madame Loth s’est statufiée, Anne de Bruges a fini sur le bûcher, pourtant son âme intuitive régnait au-dessus des mots, des idées, des raisonnements.(La femme au miroir).
Le désastre de la non-résilience collective aura tué Anne de Bruges, désolant. Pourtant un affectif reconnu, travaillé, transfiguré, métamorphosé, peut amener beaucoup plus en amont à la source de l’espace, dans l’instantané lumineux, l’amour inconditionné. Anne de Bruges appelait ce noble état d’être son « amant » que Braindor le moine a recouvert par « Jésus » pour la protéger de l’inquisition mais cela n’a pas suffit.
Cela n’a pas suffit parce que les tendances labyrinthiques sont d’une puissance inouïe au-delà de la vie et de la mort. Et pourtant que sont la vie et la mort dans l’instantanéité de l’espace? Simplement des âmes qui se vêtent et se dévêtent à une vitesse inouïe de leurs habits et de leurs robes de drames.
Le Bouddha a reconnu, réalisé ça sous l’arbre devenu un peu trop célèbre!!! Tous les mythes de tous les temps, de tous les mondes se sont présentés à lui.
Les Ames enchevêtrées dans les fils des filiations, dans les chocs en miroir perdent toute leur vitalité à fuir leur souffrance et donnent en revanche de la puissance aux tendances névrotiques, alors nous invitons le diable à notre table pour un festin d’enfer.
La vie est un outil extraordinaire de métamorphose, de résilience.
Je veux vivre dans cette intelligence bien que je sois conscient d’être très éloigné de cette ultime vibration et de ses résonances bénéfiques pour les êtres.
En l’espace de tous les possibles
Je ferai tout mon possible
Pour rassembler les forces du cœur
Mobiliser les forces d’action
Ici et maintenant

Le jugement

Consigne N°1

Temps de recueillement, elle et lui sont en prière devant le jugement immédiat et sans concession, dans toute leur nudité. Le jugement n’a pas de sexe, et le désir est irrésistible. Un désir de renouveau sans cesse, à l’infini dans une perpétuelle randonnée. Je laisse résonner. Tous mes sens en éveil pour entendre le chant du coq et la poule pondre son œuf.

Elle et lui c’est tout moi. Elle c’est mon intuition. Lui mon pouvoir d’action. Quand ils prient ils sont beaux et réunis. Ensemble c’est tout. Comment les deux peuvent vivre ensemble sans que l’un ne prenne le pouvoir sur l’autre ? Ils savent qu’il faut s’entendre, qu’il faut s’écouter l’un l’autre. Faire une assemblée générale exceptionnelle à chaque fois que nécessaire devant le temple du jugement. Attention, pas trop de questions.

Surtout ne pas rester sourd à cette musique lointaine, puis toute proche. Les portes s’ouvrent. Je n’ose le croire. C’est moi qui suis derrière la porte. Je les entends venir. C’est le jour du grand bal. Alors l’annonce en trompette. C’est l’appel. C’est un moment important, la consécration de tous mes efforts. AHHH !! Je me regarde ! Horreur !! J’ai oublié de mettre ma robe de bal. Je suis en souillon. Vite, vite !! Je sens mon sang bouillir à cette révélation que le grand jour est arrivé, et je ne suis pas prête ?! C’est lui qui regarde l’index qui montre la croisée des chemins. C’est maintenant ou jamais. Il y a urgence, qui deviendrait presque impatiente de me pousser à accomplir cette entrée telle une reine. Cette annonce rayonnante me rassure de ma juste blancheur. Elle n’annonce pas une imposture, mais une confirmation. Une confirmation de ne plus attendre que je sois prête pour répondre à l’appel. Sinon pour l’éternité je resterai furie enfermée sous le filet d’Héraclès dans toute ma noirceur.

De la ficelle et un couteau

Tu vends toujours des allumettes au coin de la rue? Sais tu que l’hiver sera rude? Ne peux tu rien faire autre que ce petit commerce qui ne peut te faire vivre? Que puis je faire répondit l’homme à la poupée? Sais tu que les oignons se sont déjà confectionné plusieurs manteaux, ils tissent depuis le début de l’automne répondit la poupée. Crois tu que tu pourras passer l’hiver avec ton vieil imperméable troué? Ton âme meurt à petit feu, à petit feu d’allumettes. Pourquoi ne vas tu pas t’asseoir sur la place du village, choisis toi un banc confortable et regarde, observe la vie. Les allumettes ne sont pas tes amies comme tu as tendance à le penser. Essaie d’écouter la vie comme on écoute la rivière saine et limpide. Moi, je ne suis qu’une poupée et pourtant je danse sur l’eau. Je me tisse un manteau avec les reflets du soleil sur la peau de la rivière, mais toi l’homme regarde ta peau, qu’as tu fait de ta peau? Tu l’as vendu au diable, ça t’arrange que le diable te prenne en charge.
Je suis épuisé se lamenta l’homme. Dis-moi la poupée, qui es tu pour me sortir de ma rêverie. Ecoute, n’entends tu pas au loin le son d’un tambour. Non je n’entends rien, il y a longtemps que je n’entends plus rien. Sur ces viles pleurnicheries la poupée se mit en colère et hurla tu n’entends que le craquement de tes satanées allumettes, âme gelée que tu es. La poupée se reprit et dit je veux que tu vives.
Va frapper aux portes des maisons, demande si il n’y a pas quelques chaises à rempailler, tu trouveras bien de la ficelle et un couteau.
Mais comment pourrais je trouver de la ficelle et un couteau la poupée,
Tu as bien trouvé des allumettes, te souviens tu comment tu les as trouvées tes allumettes de malheur.
Non je ne me souviens pas dit l’homme.
Ne les aurais tu pas fabriquées dit la poupée.
Il y a si longtemps dit l’homme,
Ta mémoire est gelée elle aussi comme ton âme, ton temps s’est désintégré, tu ne vis pas le temps qui t’a été donné dit la poupée.
Qui es tu la poupée, tu as l’air bien sûre de toi, toi et tes histoires à coucher dehors dit l’homme?
Moi, mes histoires sont bien au chaud et c’est toi qui couche dehors à en crever dit la poupée.
Comment vais je trouver de la ficelle et un couteau marmonnait l’homme tout bas en pensant que la poupée ne l’entendait pas, elle est folle la poupée.
Est ce que les gens du village accepteront de ma confier leurs chaises, si toute fois ils ont des chaises à rempailler.
Tu préfères mourir au fond de la forêt, au fond de la nuit, au fond de l’hiver et atteindre quelque paradis artificiel, c’est ce que tu souhaites, c’est plus facile, dit la poupée.
Oui mais là, je l’entendrai ton mystérieux tambour dit l’homme tout fier de sa trouvaille.
Tu n’entendras que le seigneur de la mort et ses ombres décapitées dit la poupée.
Il est grand temps de réagir avant qu’il ne soit trop tard dit la poupée.
Comment te faire confiance et pourquoi, tu viens tu me déranger, m’accabler. Cela n’a aucun sens dit l’homme.
Le sens du courage d’exister dit la poupée.
Mais j’existe dit l’homme.
Non tu es presque mort, tu as la vie de tes trois dernières allumettes, c’est à dire trois fois rien dit la poupée.
Demain je t’accompagnerai au village et nous frapperons ensemble aux portes des maisons et nous l’entendrons le tambour, il n’est pas plus mystérieux que ça dit la poupée.
Alors je ne serai pas seul dit l’homme.
non avec le courage on est jamais seul dit la poupée.
L’histoire raconte que l’homme s’est installé au village, qu’il a loué une maison et qu’il confectionne des poupées avec de la ficelle
Il les vend sur le marché sur la place devant sa maison, on dit aussi que ses poupées font des miracles.

Pierre

La poule

Dans les désordres de l’amour

la poule monte dans les tours

qui honore son destin

picotera le festin

déclarée comme fée-conde

il suffit qu’elle ponde

pour mettre l’ambiance

et donner la chance

de prendre la route

a tous ceux qui doutent

au carrefour d’Hermès

à ceux dont les fesses

chatouillent leur perchoir

accrochés à l’égo

de leurs noirs ergots

voient la Baba Yaga

montée sur son isba

pas trop de questions

cachées dans ton giron

gaffes aux ancêtres

pas les envoyer paître

écoutes leur silence

descendre dans ta panse

te montrer le chemin

pour voir d’où ça vient

et nettoyer enfin

tes douces racines…

picoti picoton

avec la poule dansons

comme un poussin neuf

tout sorti de l’œuf

mais di don au fait

de la poule ou de l’œuf

qui est le premier ?

qui est le dernier ?

de toute façon

qu’on le veuille ou non

chacun A sa place !!!

Catia

Liberté

Enfin libre, le champ des possibles ouvert à 360°, je ne vois même plus la porte d’entrée, peut-être il n’y en a pas.Dans le corps  je ressens monter de joyeuses et pétillantes bulles jaunes et roses, translucides, Champagne sans ivresse,elles ondulent en une danse légère le long de la colonne vertébrale et gagnent les pieds les mains, les yeux, sortent au dessus de la tête et doucement par toutes les pores de la peau.Je me dissous en moi-même et dans l’environnement.-Et là, je vois les autres.-De nouvelles séries de bulles se forment à l’infinie qui stimulent une envie de les rencontrer de jouer, de voir de quoi ils sont fait, et ce que nous pourrions faire ensemble.

Dans le tout possible un dessein coloré se forme et se déforme au dessus de nos têtes et à mesure que j’avance vers le groupe des cinq personnes, change encore et tend même des antennes vers eux.

Maintenant je prends contact avec chacune des personnes par les yeux, et je vois qu’elles sont limitées par des grilles qu’elles se sont elles-mêmes posées.L’une dit  » oui » , l’autre « non » ,une autre « oui et non » ,la quatrième  » ni oui ni non » et la cinquième est perplexe.

Je les vois figées, tristes et rigides, et mon excitation se calme d’un coup.

Un vide se crée, un manque de sens apparait.-

Une direction se précise quand , aimanté par la personne qui a le poids du choix , je me mets à son service et lui communique la force de l’électron libre pour transformer le poids du choix en joie du choix.

nettoyage de printemps

Elle retrousse les manches.Cela aide à la réflexion et donne le ton : action .

Balayer, aspirer , déplacer ,nettoyer , frotter, gratter ,aérer, démonter ,arracher , poncer, souffler, racler ,lisser, laver, rincer, sécher, restaurer, trier, détruire , sauver.

Jusqu’où va-t-elle pousser le bouchon…Elle sait que  le plan d’action risque d’instant en instant d’être chamboulé par un facteur imprévue ,et qu’il y aura une phase  » chaos » .A l’aise dans l’action,saura-t-elle rebondir avec créativité ?

Elle goute d’avance l’instant vide et pur , lumineux, la parenthèse , l’ entre deux ,quand tout est propre et net , la pause avant de nouvelles actions, qui concernent le réaménagement de l’espace…la nouvelle inspiration.

.Cela lui donne des ailes , et telle la sorcière , elle attrape le balai.

 

 

Danielle Renée Gabrielle

Dans la fosse aux lions, Dan nie Elle !

A Samarcande

Un tombeau te rappelle

Qu’elle tu nies,

Et que Lui tu fuis.

Ni Lui, nie elle

Rien qui ne luit

Au coeur de ta nuit.

Traversée du désert

Face contre terre

Corps éphémère

Coeur en enfer

Âme délitée

Esprit dépité

Cruelle dualité

Monter, descendre

Vibrer, sombrer,

Aimer, haïr…

Tout est vain

Rien n’est vrai

Tu crois, tu doutes

Et puis tu meurs !

Assis en tailleur

L’ange annonciateur

Dénonce l’imposteur

Fin de ce temps-là

Temps circulaire

Temps, circulez !

Temps perdu, tant pis !

Tu peux si tu le veux

Renaître, Gabrielle,

Mettre des elles à ton ange

Des ailes à ton manque

Pactiser avec la bête

Qui tombe…

Du plomb dans l’aile

Du plomb sans Elle.

Dans la fosse aux lions, Dan y Gab rient d’elles !

Essicran

Après le retour rude sur ce je

jetée à terre et tuée

par une étude pas prude de druide

j’ai erré d’heure en heure

dans la rue sans regret

pour trouver avec rigueur

la chère porte qui fait entrer l’air

et ouvre l’espace

du tu et du tout.

je suis une femme fontaine

Je suis une femme fontaine .

Je me remplis pour me répandre à nouveau.
Je suis les fleuves d’Héraclès, les torrents impétueux d’Afrique et d’Amérique !
Rires et larmes mêlés.
Mon corps vibre ,
revendique son droit d’exister !

Une pensée sombre traverse mon esprit tourmenté ,
et une marée de larmes au creux de moi jaillit !
Une nécessité hors contrôle m’étreint !
Un sentiment de paix et d’épuisement m’habite après le déluge.
Une renaissance .
Vider un océan interne qui jamais ne s’épuise,
se reforme dès qu’il est asséché.
Je suis Eau !

Je suis les pleurs de celle qui n’a pas su s’imposer,
a courbé l’échine.
Ombre trop sage , transparente
Engluée dans une dévalorisation en majuscules.

Je suis les pleurs de celle qui agonise au fonds d’un corps inhabité.
Petite, la révolte a grondé quelques fois puis s’est tue
La petite fille est devenue atone pour des décennies.

Pleurs versés à je ne sais quels Dieux ?
Offrande d’une pureté limpide
Fragilité humaine d’une nudité absolue.

Quelles sont ces exigences divines ?
Cette soif éternelle de larmes humaines.