Une rose, puis une autre, et une autre encore, ivres de soleil et de chaleur, au faîte de l’heure vie et de leur beauté, éphémère.

De ce saule pleureur, bercé par le vent et humilié par la vie, dont la solitude fait peine à voir et qui pourtant résiste, envers et contre les aléas du monde.

Enfin, des brassées de fleurs fuchsia entourées de mystère jaillirent, telles une pluie de fleurs. Des gerbes de myosotis et de campanules blanches et bleues se joignirent à cette avalanche de fleurs.

J’aime à sentir sous mes doigts sa rampe métallique, admirer le savant enchevêtrement de métal, habilement travaillé par le ferronnier du village.

 Et quand mes pieds touchent l’herbe tendre et humide de la rosée du matin, je me dirige au bord du ruisseau. »

Des fées déguisées en libellule voltigeaient çà et là.

Ma grand-mère courbée arrachait les mauvaises herbes, nous ne sommes pas mauvaises disaient elles, seulement indésirables, tout le monde nous chasse, il n’y a pas de place pour nous alors nous nous imposons et nous poussons n’importe où.

Soudain, comme une page que l’on tourne et au son d’une douzaine de chevaux qui galopent, une bourrasque d’air bascule la vision, l’horizon s’ouvre sur un nouveau paysage, toujours un peu plus près du cœur de ce jardin vaste.

Je tente l’expérience de cette description indescriptible.
Sous la voute majestueuse de la canopée le vent et les feuilles se caressent laissant teinter à mes oreilles le subtil frottement soyeux qui pourra accueillir la variété des chants d’oiseaux invisibles à mes yeux. 

 On y entre et immédiatement on y disparaît. Un pas seulement, un petit pas, même hésitant… et on est absorbé, immergé. Nos propres contours deviennent flous.

Ce sont les larmes de la Mère Jardine.
Rincée de la tête aux pieds, je me séchais sous le vent tiède en continuant à marcher et à m’émerveiller.