Cette contribution répond à une des consignes d’un atelier d’écriture en ligne.

Boum-poum, boum-poum, le tambour rouge du cœur fait frémir les herbes blondes de la toundra. De gros nuages sombres sont poussés par le vent au-dessus le la bande argentée de l’horizon. L’air vibre d’une tension dramatique, d’un souffle chaud de désir charnel, qui se joue entre nuages et forces de l’air, et quand le vent étreint les nuages, une pluie chaude et abondante descend sur la terre ardente.

Boum-poum, boum-poum, le tambour bleu du cœur accompagne l’ondée jusqu’aux plus fines radicelles de la souche de cet arbre au tronc clair et fort, dans un paysage de plaines et de lacs. Dans le corps de cet arbre, un tremble, circule une sève luisante qui relie les racines au plus haut sommet, et dans cet axe circulent des mondes mouvants et colorés, qui dansent et migrent sans fin.

Boum-poum, boum-poum, les yeux du cœur battant contemplent les branches et les approchent, scrutent, entrent en relation avec douceur, chaleur et calme. La première branche à droite invite à faire le premier pas, la deuxième allume un feu impatient, la troisième guérit les blessures, et la quatrième se souvient du chemin parcouru. Sur la gauche la première est de couleur sombre et dense, la deuxième a peur du loup, la troisième se lie à la terre, la quatrième migre avec les vents toujours du sud au nord et d’est en ouest.

Boum-poum, boum-poum, et depuis les plus fines radicelles, en relation avec l’eau et la terre nourricière jusqu’aux dernières petites feuilles des cimes dans l’air et le feu du ciel, tremblantes et vivantes, l’arbre est traversé par l’élan de vie,d’amour et de joie. Et les dernières petites branches des cimes écrivent et dessinent dans le bleu du ciel les petites et grandes histoires des lignées, réparant et reliant l’espace à le terre.

Boum-poum, boum-poum, le tambour doux du cœur résonne à jamais dans le silence ouvert de la paix de tous les ancêtres.