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Quelle est la différence entre le lâcher prise et la passivité ?

Lâcher prise, est-ce être passif ? Non car lâcher prise est un verbe d’action. Cela requiert une volonté, un effort. Ça n’est pas du tout un laisser aller. Bien au contraire.

En réponse à une question qui m’a été posée lors d’une session de méditation : quelle est la différence entre le lâcher prise et la passivité ?

Le lâcher prise est ce qui relève en général des instructions de méditation.

Lâcher prise est un verbe d’action. Il s’agit justement d’appliquer cette instruction, de faire un effort lorsque l’on se rend compte qu’on est sous emprise ou en prise avec quelque chose, on est dans la saisie de quelque chose, que ce soit un état intérieur ou un événement extérieur qui génère en nous de la souffrance, du conflit, qui nous amène à nous cogner, nous buter contre ce qui arrive.

La passivité décrit plutôt un état où justement on n’est pas actif, un état de passivité que l’on peut assimiler à une certaine inertie ou une certaine peur peut-être de l’action.

Donc le lâcher prise n’est pas la passivité. Le lâcher prise débouche justement lorsque l’on lâche cette tendance à être dans la saisie, la solidifiante, de retrouver dans l’ouverture une nouvelle direction, direction plus saine, direction où il y a moins justement de souffrance liée à cette saisie.

Donc, il s’agit déjà pour lâcher prise, de reconnaître ce qui nous met en prise avec et qui génère l’attitude de fermeture, de solidification et donc finalement nous amène aussi à ne pas être libre dans l’action.

Dans la méditation, il s’agit de reconnaître ce qui vient, ce qui se présente à nous et comment nous sommes dans cette relation d’emprise, de prise avec, de prise de bec finalement, de conflit parfois intérieur. Et de se rappeler de cette instruction en suivant parfois la respiration, ce qui est dans le mouvement d’expire qui est un mouvement de lâcher prise et de laisser être. Laisser être n’étant pas évidemment ici la passivité, mais une capacité au contraire d’une meilleure action, d’une meilleure vision de ce qui est présent et donc d’une possibilité d’action réelle.

Enseignante de la psychologie bouddhiste et thérapeute systémique par les contes et les constellations systémiques. Conceptrice de Racines de la Présence.

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