La pleine conscience est plaine
La méditation est le développement de l’attention lucide à ce qui est, qui nous permet d’affiner les qualités de discernement, d’acuité, de fraîcheur de l’esprit à l’instant.
Comme nous l’avons déjà mentionné dans l’article d’introduction à la ple(a)ine conscience, et comme nous le rappelle régulièrement l’enseignement, l’esprit dans ses énergies d’habitude ne cesse de se distraire, de s’occuper, de se focaliser dans des interprétations aux flots inépuisables. Même si nous savons ce qui est bénéfique, nos habitudes de pensée et d’être vont souvent d’une façon inconsciente vers des répétitions d’attitudes qui engendrent la souffrance, le mal-être pour soi et autrui. Il est commun de dire qu’il est plus facile d’emprunter un chemin que l’on connaît déjà et plus difficile de s’engager vers l’inconnu. Pourtant c’est vrai.
Dernièrement une étude a montré combien il est difficile pour des personnes de ne rien faire. Entre ne rien faire et se faire mal, elles préfèrent, dans un pourcentage élevé, s’envoyer une impulsion, un petit choc, histoire de se sentir exister. Cela confirme combien nous sommes agités et cherchons toujours quelque chose à ronger, à nous mettre sous la dent. Faire face à l’ennui est un combat sans merci qui suscite des peurs, sans doute cela a-t-il à voir avec le fait de ne plus se sentir existé. D’où la réactivation incessante du processus d’existence par la fixation sur quelque chose, quelle que soit cette chose. La pleine conscience est aussi plaine, étendue vaste et spacieuse à l’horizon sans bords. Se vivre ainsi est déconcertant, l’esprit se raccroche aux branches mortes de l’ego.
Le remède est d’en prendre conscience, de percevoir comment nous passons notre temps à rechercher un os à ronger, à rejeter l’espace, à être distrait en remplissant la gourde de l’ego.
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