Apaiser l'esprit

Les enseignements du silence

A l’occasion de la retraite de méditation de juillet 2015, une session de questions-réponses a permis aux « retraitants » de partager les questions qui ont émergées lors de la retraite et d’échanger avec Wangmo. Après l’état d’esprit avec lequel on aborde la pratique, abordons maintenant la  question du silence en retraite de méditation.

SilenceWangmo : les bonnes conditions extérieures d’une retraite favorisent le silence. Ensuite chaque personne est renvoyée à ce que cela signifie pour elle. Il s’agit avant tout de discipline. Discipline de la parole : se mettre au silence des paroles habituelles, ordinaires, futiles, qui remplissent l’espace, évitent d’affronter la solitude, la sienne, etc. Ce silence comme vide de parole est un plein espace pour s’accueillir soi-même, dans sa nudité essentielle, sa simplicité d’être. Le silence favorise cela. Il n’est pas le contraire de la parole, il en est au contraire l’allié. Comme l’on éprouve un bien être physique lorsque l’on jeûne après avoir trop mangé, se mettre à la diète de paroles désordonnées et incessantes redonne du sens aux mots et renouvelle l’énergie de la parole elle-même.

Bien qu’il y ait eu des consignes pour le silence, concernant la communication verbale, la communication non-verbale fonctionne à cent pour cent, ce qui veut dire que l’on n’est pas complètement en silence. Pour rester en silence, le mieux est de complètement s’intérioriser, s’isoler, ne pas regarder, c’est-à-dire avoir un comportement qui favorise cela. Parfois certaines personnes se plaignent de ne pouvoir respecter le silence à cause des autres qui ne le respectent pas. Ce qui montre que cela est difficile. C’est pourquoi il est nécessaire de s’entraider dans le temps de la retraite qui est, somme toute, un temps favorable et quand même court. L’aspect humoristique de ces situations est que, souvent, les personnes qui sont intransigeantes sur le silence sont les premières à ne pas le respecter. Les consignes de silence données et bien comprises, chacun voit comment il les vit. Le silence est-il une absence de communication, un sevrage, un manque, un ennemi ? Ou au contraire le silence est-il une façon d’entrer en intimité avec toute chose, de détendre et ressourcer la parole, de lâcher les obligations sociales de communication, les pressions habituelles liées à l’image de soi etc.

Enseignante de la psychologie bouddhiste et thérapeute systémique par les contes et les constellations systémiques. Conceptrice de Racines de la Présence.

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