Constellations,  Guérir les blessures

Consteller

Consteller c’est conter le récit d’une incarnation.

L’incarnation d’une étoile, l’étoile que nous sommes vibrante, unique et singulière. Cette étoile vibrante, lumineuse, immatérielle et subtile a traversé d’innombrables sphères jusqu’à la rencontre de deux individus qui lui ont permis de filer jusqu’à la matière, l’entrée dans la chair.

Cette entrée en matière, est la fin d’un état précédent. Nous naissons d’un deuil, le deuil de cet état originel, fluide et illimité pour prendre forme au sein d’une matrice et venir à l’existence. Cette lumière que nous sommes a laissé quelques traces, quelques dépôts au sein de ce que nous pouvons appeler la sensation d’une âme, d’une parcelle d’infini, d’une lumière au fond de nos yeux.

Sommes nous venu commencer ou finir une histoire? Ou d’innombrables histoires, de naissances et de morts, inévitablement liées et reliées à celles d’autres. Consteller est reproduire ces zones butoirs du mal-être qui nous emprisonnent jusqu’à toucher le mouvement singulier de notre âme qui nous pousse à d’autres connexions. Cela va plus loin que simplement résoudre des problèmes familiaux ou personnels. Cela signifie se relier à l’or que nous sommes, à ses mouvements élémentaires et naturels. Dit dans une autre langue pleine de sens et qui assume sa totale subjectivité, retrouver cet amor, cet amour, cette âme de lumière qui est notre essence dont nous portons la blessure et dont nous vivons le deuil à travers toutes les séparations.

Et pour cela il s’agit d’avoir les pieds bien sur terre. Car c’est le paradoxe. Cette étoile se doit à elle-même de totalement rayonner entre terre et ciel avant de disparaître et de faire le deuil de cette étape-ci. A travers les difficultés de l’existence nous nous cherchons, et sommes parfois comme l’albatros maladroit sur le pont d’un navire. Inadapté, à contre courant, étant dans ce monde mais pas de ce monde, un morceau de nous veut sortir de sa cage et s’envoler. Une part de nous veut chanter ses notes, danser ses folies, montrer ses os jusqu’à la folle sagesse qui unit lune et soleil. Quelque chose brûle, quelque chose s’étincelle de la lumière que nous sommes, chaque jour ici et là, quelques gouttes sont laissées, derrière nous, même au vif des plus durs combats, des plus grands désespoirs.

Écoutons ! Donnons la parole à ce qui s’émergence au cœur de notre être! Peut-être est-il bon de la faire dans une langue nouvelle, à inventer, dans un corps splendide à honorer, dans une joie démesurée à marteler au tambour des cœurs. Consteller c’est ouvrir la porte, c’est devenir porte, c’est porter l’ombre jusqu’à la lumière et que tout s’aligne en ce nous porteur de liens, de délivrance et de liberté.

Consteller c’est laisser les étoiles nous conter la vie au-dehors comme en dedans, et suivre la sienne. Et chaque étoile que nous sommes prend place dans un espace au service des autres pour refléter la souffrance du moment et rendre clair l’alchimie en train de s’opérer. Ne rien brusquer, rester dans la présence, à la fois immédiate et patiente, et lent et encore naissant et fragile ce qui permettra d’initier le prochain pas. Il faut que l’âme se remette à marcher, à sa manière, comme l’enfant têtu dit sa prière à la mère du monde qui veille en silence. Consteller c’est entrer dans la patience d’un corps peu préparé à sa lumière et qui tangue à l’évocation de ses racines célestes. Il faut bien réapprendre de notre vulnérabilité et de notre force. Et retrouver le goût de l’offrande, celle qui nous nomme de passage, et de partage.

Enseignante de la psychologie bouddhiste et thérapeute systémique par les contes et les constellations systémiques. Conceptrice de Racines de la Présence.

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