Née d’une rencontre du féminin et du masculin, tombée dans une bulle de douceur sucrée qui me porte, me transporte, une bulle de rivière me masse, me lasse, me délasse, dans la mélasse des entrailles maternelles, la place est grande, libre , vaste étendue d’un lac protégé, ni Adolph du Loch Ness ni déchirure du bleu d’azure, le calme est là, je peux m’y répendre aller découvrir tout au fond les parois, je suis comme un têtard avant de devenir grenouille coassante sur le bord de la feuille de nénuphar.

Maintenant, je remplis l’espace de l’amphore protectrice, la place manque, les murs empierrés de souplesse me blessent, le cul en l’air, la tête dans l’étau bassinal, le fouet musculaire me pousse aux fesses, m’expulse dans le tube vaginal qui autrefois m’a vu passé comme un éclair lunaire suivi d’une fléchette à longue queue déterminée à gagner la bataille.

Je rampe, du déhanché de mes épaules jusqu’au bas de mes reins la bascule ondule me glisse dans le couloir humide à l’odeur fétide, poussée vers la lumière onirique, fantasme d’un ailleurs inconnu, curiosité du nouveau, je rampe dans cette aventure effrayante toujours poussée au cul par de violentes secousses d’une mère agitée, j’ai le culot de naître à ce jour d’un 28 décembre à l’aurore du soleil levant le cul sans culotte.

Christine BERNARD le 22 03 2021

Ecrit dans le cadre de l’atelier d’écriture Écriture intuitive & thérapeutique : nourritures affectives