Depuis quelque temps je me pose des questions au sujet des humains qui m’empruntent. Non pas que cela me tourmente, car je sais d’où je viens et où je vais ,mais ma sensibilité s’accroît à mesure que les jours et saisons passent.

Je me souviens ce que j’étais avant ma naissance et ce que je serai de nouveau, et bien sûr, ce que je suis depuis toujours.— Cet exercice de temps et très difficile pour moi, car je vis avec le rythme et la respiration des jours et nuits et celle des saisons:

Comme en ce moment, cette belle inspiration qu’est le printemps , puis la grande rétention poumon vide dans la chaleur et l’épanouissement de l’été , ensuite l’expir , le lâcher prise de l’automne qui me couvre d’un doux manteau rouge ,et la rétention vide de l’hiver , beauté froide , blanche, qui repose, répare et prépare une nouvelle inspiration.

Mais là je m’égare, ou pas, car je suis bien obligé de parler de mon cœur sensible , qui perçoit tout ce qui me touche à travers les semelles, les pieds, jusqu’à l’os du cœur des humains .

Cela me ramène à ma naissance qui s’est faite par les habitudes d’une famille de chevreuils qui prenait toujours les mêmes traces…oui, c’est comme ça que naît un sentier.

Bon revenons à nos humains , il y a là un changement plein de paradoxes, ils sont plus détendus et plus anxieux , en marchant sur ma peau , mon dos, entre la falaise et le précipice, ils respirent avec plus de conscience et ouvrent souvent leur regard vers leur profondeur , entre terre et ciel, le temps de leur courte vie…je sens à travers leurs semelles qui s’usent , qu’ils cherchent , et vraiment je leur souhaite qu’ils se trouvent , dans la joie tel ce petit oiseau qui est en train de chanter depuis la cime de cet arbre : le renouveau .