Je me rends compte à quel point ma vie était déjà un confinement.
J’ai fait des choix de vie qui me permettent déjà çà :

Je prends le temps de vivre,
Je laisse aller ce qui vient :
Parfois une envie d’action, d’aller vers les autres, d’appeler les copines, la famille, les voisins…
De fabriquer, de décorer…
D’étudier les sciences de la médecine ou le Dharma.

Parfois une envie de ne rien faire de particulier, de m’ennuyer,
De regarder les abeilles, osmies et autres insectes volants ou rampants dans mon jardin,
De regarder ma chatte Maya dormir, voire de dormir avec elle,
De prendre soin de mes poules, de les regarder cocoter
De jouer à divers jeux de société avec mon compagnon,
De discuter avec lui de ça ou autre chose,
On discute beaucoup même
Parfois les mantras viennent, parfois pas.

Parfois la rumination, la répétition, le cœur serré
Parfois des nœuds se dénouent, des moments d’éclaircissement.

La discipline de la pratique du matin toujours là, enfin rarement ébranlée.
J’y rajoute un temps supplémentaire dans l’après-midi en ce moment.

La seule vraie différence est que dehors,
La vague approche, mes collègues se préparent.
La tension monte, certains de mes collègues ont déjà les larmes aux yeux.
Certains ont déjà craqué la semaine dernière.
Avant la vague.
Ça tirait déjà beaucoup sur la corde depuis longtemps.
C’est pour ça que je suis sortie des soins.
Il faut être sacrément solide pour vivre ça au quotidien.

Je me retrouve face à mon choix
D’avoir quitter le navire, à peine monter dessus.
Je n’ai pas abandonné vraiment,
J’ai trouvé un autre moyen d’exercer mon métier
Sur le port, plus à l’abri des remouds.

Assumer mon choix
Chacun sa place
Avec les mantras, je me relie à eux
Je sais leurs souffrances, je sais à quel point cela ne tient plus qu’à un fil

Puissent la puissance de TARA leur venir en aide
Puisse je ne jamais les quitter dans mes souhaits et mes prières