Changer de vision,  Psychologie bouddhiste

Marcher sur le chemin du bonheur, avec le Bouddha

Cet article est extrait du livret « La sagesse des émotions – les cinq énergies de sagesse » accompagnant la session éponyme des fondamentaux de la psychologie bouddhiste. Ce livret est disponible en fin d’article pour les abonnés au réseau.

En français, « bonheur » vient du latin bonum augurium qui signifie « bon augure » ou « bonne fortune ». En anglais, happiness est issu de la racine islandaise, happ, « chance ». En grec, eudaimonia renvoie à l’idée d’avoir un bon daimon, entendez, comme on dirait aujourd’hui, avoir un ange gardien, ou être né sous une bonne étoile. Se poser la question du bonheur a-t-il un sens alors si le bonheur est le fait de la chance, de la bonne fortune, c’est-à-dire de quelque chose qui nous est donné ou pas ?
Certes la chance peut s’entendre comme de bons facteurs prédisposant au bonheur : l’héritage biologique, le milieu familial et social dans lequel nous sommes nés et avons grandi, l’environnement dans lequel nous évoluons, les rencontres qui jalonnent nos vies. Toutefois, nous portons aussi une certaine responsabilité dans le fait d’être heureux ou de ne pas l’être. Le bonheur est à la fois ce qui nous échappe et qui dépend de nous. Nous sommes conditionnés mais pas déterminés à être plus ou moins heureux.
Que pouvons nous faire alors pour augmenter nos chances de bonheur ?
En marchant sur le chemin de cette chance, si nous posions la question du bonheur au bouddha, sans doute nous dirait-il de constater qu’il ne vient pas de l’extérieur, qu’il n’est pas une question de possession.
Car nous pouvons être milliardaire, être en bonne santé, avoir une famille épanouie, si on ne sait comment échapper à la peur, comme celle de la mort, de la maladie, de la vieillesse ou encore de la ruine, de toute perte quelle qu’elle soit ; si grouillent en nous jalousie, cupidité, colère, insatisfaction, et toutes sortes de tendances négatives, nous ne pourrons être heureux.
Le bouddha nous dirait sans doute que la bonne nouvelle c’est que nous avons l’essentiel pour commencer : la précieuse existence humaine. Chacun a les moyens, s’il le veut, s’il le choisit, s’il en prend conscience d’œuvrer à délivrer le potentiel de bonheur et d’éveil inhérent à cette existence.

Le bonheur ou le malheur d’ailleurs ne sont pas des fatalités. Le bonheur est le fruit d’un apprentissage, d’une éthique de bonté, d’un entraînement à ne pas nourrir nos démons intérieurs.
Apprécier la vie et l’existence humaine, la sienne et celle d’autrui, d’autant plus que celle-ci est fragile et a une durée limitée.

Comment rendre notre esprit plus heureux ? Quels sont les obstacles au bonheur ?
Lorsque nous réalisons notre liberté de travailler avec nos plus grosses difficultés, cette liberté devient responsabilité et peut nous aider à réellement prendre notre vie en mains en prenant notre esprit en mains et en allégeant notre karma.
Semer des pensées, des intentions est comme semer des graines qui, un jour, produiront des fruits, des conséquences alimentant nà leur tour de nouvelles pensées etc.

Il est essentiel de prendre conscience de ses actes et intentions afin d’alléger son karma, c’est-à-dire les fruits qui résultent de nos actions en corps/parole/esprit.
En chaque personne, même celles qui ont commis les actes les plus terribles, est une nature pure, lumineuse, certes voilée de tendances destructrices ou de frustrations, mais cette nature est vraiment là.
Malgré les couches accumulées, le bon fond, dénué de perturbations mentales et d’agressivité est là, paisible et ouvert.
Ce qui, en nous, se rend compte, même si c’est après coup, que nous ne voulions pas nuire, ni faire de mal, ni nous laisser emporter, est notre sagesse de fond.

Illustration : Catia Adami
Illustration : Catia Adami

Enseignante de la psychologie bouddhiste et thérapeute systémique par les contes et les constellations systémiques. Conceptrice de Racines de la Présence.

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